Édition du mercredi 26 avril 2017
Au premier tour, Marine Le Pen est arrivée en tête dans plus de la moitié des communes
Le ministère de l’Intérieur a publié les résultats, commune par commune, du premier tour de l’élection présidentielle. L’analyse de ces résultats permet de mettre en lumière des éléments intéressants sur la sociologie de ce scrutin. Notre analyse porte sur le résultat des 35 496 communes publié par le ministère.
Premier enseignement : l’étendue géographique du vote pour Marine Le Pen. Malgré sa deuxième place à l’échelle nationale, celle-ci arrive en tête du premier tour dans plus de la moitié des communes de France, 53 % (19 037 communes). Emmanuel Macron arrive, lui, en tête du scrutin dans 7 264 communes (20 % du total), François Fillon dans 5 580 (15 %) et Jean-Luc Mélenchon dans 3 486 (presque 10 %). Indicateur de l’effondrement presque sans précédent du Parti socialiste : Benoît Hamon n’arrive en tête que dans… 0,09 % des communes de France (32). C’est plus de deux fois moins que Jean Lassalle, en tête du scrutin dans 78 communes.
Comme il l’apparaissait déjà clairement dès lundi (lire Maire info du 24 avril), le vote Le Pen est le plus important dans le nord, l’est et le sud du pays. Si l’on regarde plus finement, commune par commune, certains résultats sont impressionnants : dans l’Aisne par exemple, Marine Le Pen arrive en tête dans 90,3 % des communes (726 sur 804). Elle est en tête dans plus de 80 % des communes de 11 départements, qui sont pour la plupart des territoires très ouvriers : l’Aisne, l’Oise, la Somme, le Territoire de Belfort, la Haute-Saône, le Pas-de-Calais, le Nord… À l’inverse, les départements qui ont le moins voté pour Marine Le Pen sont le Finistère, la Martinique et l’Aveyron, où la candidate frontiste l’emporte dans moins de 5 % des communes.
Emmanuel Macron, lui, a des résultats qui sont le reflet inversé des précédents : dans l’Oise, là où Marine Le Pen gagne dans 89 % des communes, lui n’arrive en tête que dans 2 % des communes. Il remporte moins de 3 % des communes de l’Aisne, 5 % de celles du Nord. En revanche, il est au plus haut dans le Finistère (83 % des communes remportées), ou les Hauts-de-Seine (64 %). Toute la façade atlantique a voté majoritairement pour Emmanuel Macron, de la Bretagne au Pays basque.
Comment expliquer qu’avec une telle « surface » de vote, Marine Le Pen arrive deuxième des résultats nationaux ? La réponse est claire au vu des résultats : elle a au final remporté moins de voix que son principal adversaire parce qu’elle remporte ses meilleurs scores dans les communes les plus petites. Ce n’est donc pas seulement une grande partie des villes ouvrières qui ont voté Marine Le Pen, mais aussi une grande majorité des petites communes rurales. Les résultats de nos statistiques sont très parlants : plus le nombre d’habitants augmente, plus le score de Marine Le Pen diminue. Et la réciproque est parfaitement vraie : plus les communes sont grandes, plus on y a voté Emmanuel Macron. Prenons les communes de moins de 250 habitants par exemple (elles sont 13 912). Marine Le Pen est arrivée en tête dans plus de la moitié d’entre elles (52 % soit 7 276), contre 15 % pour Emmanuel Macron. La proportion de communes où Marine Le Pen est en tête reste à peu près la même – autour de 50 % –pour les catégories 250 à 500 habitants et 500 à 1000 habitants. Elle tombe juste sous la barre des 50 % pour les communes moyennes, entre 1000 et 5000 habitants : Marine Le Pen en remporte 3 044 sur 6197 (Emmanuel Macron 1 962). Puis les chiffres baissent : pour les communes de 5 000 à 20 000 habitants, la candidate frontiste arrive en tête dans 30 % des cas, contre 44 % pour le candidat d’En marche. Pour les villes de 20 000 à 100 000 habitants, 19 % (46 sur 240). Enfin pour les villes de plus de 100 000 habitants, la proportion tombe à 7 % : Marine Le Pen n’arrive en tête que dans l’une d’entre elles, Toulon, quand Emmanuel Macron en remporte la moitié (7) et Jean-Luc Mélenchon, c’est à noter, 5 (Le Havre, Lille, Montpellier, Toulouse et Marseille).
Signalons enfin un dernier élément qui peut être un indicateur des futures échéances électorales locales et est un signe clair de l’enracinement du Front national : Marine Le Pen réalise un score de plus de 50 % dès le premier tour dans 271 communes. Elle dépasse même les 60 % dans 26 communes, et réalise 83 % dans une, la commune de Brachay dans la Haute-Marne.
Premier enseignement : l’étendue géographique du vote pour Marine Le Pen. Malgré sa deuxième place à l’échelle nationale, celle-ci arrive en tête du premier tour dans plus de la moitié des communes de France, 53 % (19 037 communes). Emmanuel Macron arrive, lui, en tête du scrutin dans 7 264 communes (20 % du total), François Fillon dans 5 580 (15 %) et Jean-Luc Mélenchon dans 3 486 (presque 10 %). Indicateur de l’effondrement presque sans précédent du Parti socialiste : Benoît Hamon n’arrive en tête que dans… 0,09 % des communes de France (32). C’est plus de deux fois moins que Jean Lassalle, en tête du scrutin dans 78 communes.
Comme il l’apparaissait déjà clairement dès lundi (lire Maire info du 24 avril), le vote Le Pen est le plus important dans le nord, l’est et le sud du pays. Si l’on regarde plus finement, commune par commune, certains résultats sont impressionnants : dans l’Aisne par exemple, Marine Le Pen arrive en tête dans 90,3 % des communes (726 sur 804). Elle est en tête dans plus de 80 % des communes de 11 départements, qui sont pour la plupart des territoires très ouvriers : l’Aisne, l’Oise, la Somme, le Territoire de Belfort, la Haute-Saône, le Pas-de-Calais, le Nord… À l’inverse, les départements qui ont le moins voté pour Marine Le Pen sont le Finistère, la Martinique et l’Aveyron, où la candidate frontiste l’emporte dans moins de 5 % des communes.
Emmanuel Macron, lui, a des résultats qui sont le reflet inversé des précédents : dans l’Oise, là où Marine Le Pen gagne dans 89 % des communes, lui n’arrive en tête que dans 2 % des communes. Il remporte moins de 3 % des communes de l’Aisne, 5 % de celles du Nord. En revanche, il est au plus haut dans le Finistère (83 % des communes remportées), ou les Hauts-de-Seine (64 %). Toute la façade atlantique a voté majoritairement pour Emmanuel Macron, de la Bretagne au Pays basque.
Comment expliquer qu’avec une telle « surface » de vote, Marine Le Pen arrive deuxième des résultats nationaux ? La réponse est claire au vu des résultats : elle a au final remporté moins de voix que son principal adversaire parce qu’elle remporte ses meilleurs scores dans les communes les plus petites. Ce n’est donc pas seulement une grande partie des villes ouvrières qui ont voté Marine Le Pen, mais aussi une grande majorité des petites communes rurales. Les résultats de nos statistiques sont très parlants : plus le nombre d’habitants augmente, plus le score de Marine Le Pen diminue. Et la réciproque est parfaitement vraie : plus les communes sont grandes, plus on y a voté Emmanuel Macron. Prenons les communes de moins de 250 habitants par exemple (elles sont 13 912). Marine Le Pen est arrivée en tête dans plus de la moitié d’entre elles (52 % soit 7 276), contre 15 % pour Emmanuel Macron. La proportion de communes où Marine Le Pen est en tête reste à peu près la même – autour de 50 % –pour les catégories 250 à 500 habitants et 500 à 1000 habitants. Elle tombe juste sous la barre des 50 % pour les communes moyennes, entre 1000 et 5000 habitants : Marine Le Pen en remporte 3 044 sur 6197 (Emmanuel Macron 1 962). Puis les chiffres baissent : pour les communes de 5 000 à 20 000 habitants, la candidate frontiste arrive en tête dans 30 % des cas, contre 44 % pour le candidat d’En marche. Pour les villes de 20 000 à 100 000 habitants, 19 % (46 sur 240). Enfin pour les villes de plus de 100 000 habitants, la proportion tombe à 7 % : Marine Le Pen n’arrive en tête que dans l’une d’entre elles, Toulon, quand Emmanuel Macron en remporte la moitié (7) et Jean-Luc Mélenchon, c’est à noter, 5 (Le Havre, Lille, Montpellier, Toulouse et Marseille).
Signalons enfin un dernier élément qui peut être un indicateur des futures échéances électorales locales et est un signe clair de l’enracinement du Front national : Marine Le Pen réalise un score de plus de 50 % dès le premier tour dans 271 communes. Elle dépasse même les 60 % dans 26 communes, et réalise 83 % dans une, la commune de Brachay dans la Haute-Marne.
Franck Lemarc
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